Retour sur 2022 et perspectives d’investissement 2023
Après deux années de covid-19, l’Europe s’est vue confrontée à une guerre à ses portes ; du jamais vu depuis 1945, un étonnement d’abord, une incompréhension ensuite, une réalité de tous les jours depuis lors. L’Ukraine est une préoccupation majeure avec les conséquences que l’on sait depuis un an maintenant. Difficile de se porter moins bien depuis quelques mois, tout un chacun ayant une certaine incapacité à maitriser le court terme et surtout à se dessiner un moyen terme…malgré le brillant parcours des Bleus du foot au Qatar ! La France a cependant validé une continuité présidentielle en avril dernier, officialisée en juin avec le bémol d’une majorité parlementaire toute relative selon les alliances pour le parti du président. Encore un obstacle de plus pour un gouvernement qui ne voit qu’incendies autour de lui (inflation, pouvoir d’achat, retraite, prix énergie-matières premières, pénuries diverses, hôpitaux toujours en tension, grèves des transports, dépôts carburants, de la médecine généraliste, etc.). Serions-nous embarqués dans un voyage à la Ulysse, naviguant de Charybde en Scylla… ? Le segment obligataire a été un désastre avec la remontée des taux d’intérêt en Europe, aux Usa, au UK depuis l’été. L’OAT, le 10 ans français de référence est maintenant proche des 3%. La hausse des rendements a été spectaculaire et le segment obligataire se retournant, force est de constater ce désastre pour les investisseurs sur cette classe d’actifs depuis l’été. Le marché boursier français a cependant bien résisté avec une performance CAC de -9.5% sur l’année qui vient de se terminer. Certes, en territoire négatif alors que nous avions tous pris l’habitude de « gagner » depuis 5 ans sur cette classe d’actifs. La demande sera -t-elle toujours réelle en 2023 avec une consommation solide telle qu’on a pu l’observer en 2022 ? Les convictions sont maigres en ce début janvier et donc pas sûr que la demande soit au rendez-vous cette année. Notre croissance de PIB est projetée à moins de 1%
En fait à court terme, personne n’a de recette magique avec les ingrédients nécessaires à une reprise économique durable. Les feux sont pratiquement tous au rouge. Même l illusoire taux de chômage proche de 7% est factice. L Etat a porté les grandes, moyennes et petites entreprises pendant la période Covid, certaines bénéficiant de l’aubaine du soutien massif à notre économie. Les PGEs ont également fait leurs effets à court terme, permettant de renflouer les trésoreries déjà en délicatesse avant la crise sanitaire. Aujourd’hui, les filets retirés, que constate t on dans le paysage économique français ?
Nous avons mangé notre pain blanc avec la fin constatée de dix ans de taux d’intérêt proche de zéro : le nombre de faillites sont en marche forcée en fin d’année (voir statistiques Banque de France, 40 000 sur 11 mois, + de 45% de fermetures d’entreprises en comparaison à 2021). Les taux de défaut sont à quasi 6% sur les dettes à risque, soit une jauge de 8 à 9 milliards d’euros non remboursés en 2023. Les banques centrales sont conscientes du risque élevé de récession. La zone Euro atteindra à peine 0.5% de croissance en 2023. L’objectif de ces institutions est ailleurs : se concentrer sur le combat contre l’inflation. Cette dernière avoisine les 6.2% en France (source INSEE), 10% au UK (BOE), 8% aux Usa (FED), 7,1% en moyenne ICPH Europe (BCE). En théorie (corroborée par la lecture des crises inflationnistes précédentes), il faut en général 18 à 24 mois de hausse de taux d’intérêt pour faire baisser une inflation de l’ordre de 2% par rapport à un état de fait constaté à l’amorce d’une remontée de taux directeurs. Faites tourner vos calculettes…en France, nous devrions tabler sur 4% d’ici mi-2024. Nous comprenons que la bataille reste serrée (pour rappel, le coût du crédit en Europe a été relevé de 2.5% minimum à la suite des hausses des taux directeurs BCE depuis juillet dernier) et que les répercussions sur notre système vont perdurer sur les douze prochains mois.
Dans ce contexte délicat, quelles orientations donner à ses investissements ?
La pierre reste une valeur sûre dans le conscient des Français. Elle le restera en 2023. La capacité prouvée de ce segment de l’économie à contrer bon an mal an les attaques fiscales des gouvernements en place est une évidence. Et même des taux d’emprunt à 3% sur 20ans sont une aubaine comparée à une inflation persistante. Oui, quoi de plus résilient que la pierre... En ce début d’année, Il est complexe de se dire qu’on peut réussir à allouer une enveloppe sur le Neuf sachant que le dispositif Pinel voit sa réduction d’impôt descendre sous les 20% (17% pour être précis) avec un engagement de location sur 12 ans. Où trouver la perle rare ? nous vous déconseillons les grands centres urbains dont les prix ont explosé sur ces dernières années. Privilégiez les villes moyennes avec un réseau d’infrastructures de transports à proximité. Dans l’ancien, l’ensemble des cités de la presqu’île ainsi que la sous-préfecture de Saint Nazaire sont des cibles à ne pas négliger avec une rentabilité non négligeable. En effet, le caractère affirmé de lieux de villégiature préférée des habitants de grandes villes-métropoles ne s’en trouve que renforcé depuis déjà une dizaine d’années. Attention cependant aux passoires classées F, G voire E. Il sera pertinent d’être accompagné par votre agence immobilière pour prévenir de tout investissement spontané peu réfléchi.
En dehors de ce segment, nous recommandons de tabler sur les courbes de taux Euro et US sachant que les effets d’anticipation de baisse graduelle d’inflation devraient ramener les investisseurs en recherche de rendement tangible vers l’obligataire classique de grands Corporate. La monnaie USD devrait être moins recherchée compte tenu de la remontée des taux d’autres devises majeures dont les marchés pourraient être mieux valorisés. Quant à la Chine, elle se libère de ses autos contraintes administratives et pourrait repartir de l’avant, le segment Emergents tirant son épingle du jeu via notamment les matières premières. Nous sommes positifs sur les actions européennes sachant que ces dernières ont une valorisation moyenne favorable en comparaison aux différents marchés Anglo-saxons. Malgré la baisse observée du Nasdaq (-33%) et du S&P (-19.2%), nous constatons que la forte valorisation prévalente des marchés actions nord-américains demeure un handicap en ce début d’année et nous ferons preuve de patience avant de revenir sur ce segment. N’oubliez pas une chose: sur le long terme, les marchés sont structurellement haussiers, la pierre également avec un TRI supérieur à 10% depuis 2002…
Au nom de l’équipe de l’Agence Immobilière de la Poste, je vous souhaite une très belle année, pleine de santé, vitalité et réussite sur la plus enviable presqu’île de la façade Atlantique !
Bien à vous
Yann NOEL, directeur