Billet Economique 2eme trimestre 2022
Bonjour à toutes/tous,
Quand il s’agit de trouver des solutions face à des situations complexes, toutes sortes d’experts ou non se déclarent compétents…le propre de l’expert est de se tromper systématiquement sur les évènements de demain tout en vous expliquant que ceux d’hier étaient bien sûr inévitables. Le conflit Ukraine Russie met en lumière une nouvelle fois les politiques de par le monde. Face à nous, ces derniers ont réussi à démontrer -malgré leurs connaissances intimes du régime russe- qu’ils avaient été tous pris de court par le président Poutine. Oui, nous le côtoyons depuis de nombreuses années en G20, aux Nations Unies, au BIT, à l’OMS, à l’Unesco, à la BRI, à la Banque Mondiale et bien d’autres institutions supranationales. Pourtant, nous avions un courant d’affaires majeur avec la Russie : gaz, pétrole, métaux, commodités agricoles mais pas que avec des implantations locales dans l’automobile (Renault, Stellantis), le commerce de détail (Auchan et filiales), la logistique (Sodexo), la banque (Société Générale) pour ne citer que des exemples de notre exposition à cette grande nation.
La régionalisation de cette guerre avec d’autres pays limitrophes impactés par les armes peut-elle se concevoir? Les marchés ont déjà répondu : personne n’y croit même si tout le monde a peur! Est-ce un trou d’air comme nous l’avons expérimenté avec la crise sanitaire en Mars 2020 (deux ans déjà !) ? les opérateurs après la stupeur sont restés positifs avec une reprise du CAC 40 de plus de 15% depuis le plus bas observé la première semaine de mars. Le consensus des analystes de la place parisienne reste porteur d’espoir avec plus de 12% de progression de BPA (bénéfice par action) sur l’année en cours Et Wall Street n’est pas en reste avec plus de 6%. Cette confiance nous surprend. Les raisons sont simples ici à énoncer : qui dit guerre dit impact de croissance. Qui parle de conflit armé implique une disruption d’approvisionnement. Qui mentionne le mot paix sait qu’il faudra passer par la revue des accords notamment commerciaux entre nations directement impliquées mais également entre nations amies, opposantes ou neutres au conflit. En Europe, les plans d’urgence économique sont en mode opérationnel depuis le début du conflit Ukraine Russie. L’extrême impact serait une fermeture totale des livraisons de gaz aux pays « opposants ». L’industrie consomme sans que le commun des mortels s en rende compte. La perspective d’un rationnement parmi les gros utilisateurs en Europe fait déjà l’objet de scenarii qui pourraient être mis en œuvre dans les prochaines semaines. L’ Europe est considérablement impactée, les conséquences sont difficiles à apprécier si ce n’est déjà sur le prix de production (industries de l’acier, du ciment, du verre, transformations plastique, etc.) et ses répercussions sur les prix pratiqués dans le commerce de détail.
Toutes les allocations d’actifs sont en suspens. Au-delà de la capacité à absorber le coût à la casse d’actifs cantonnés d’origine russe, tous les gérants d’actifs ont à repenser leurs plans d’investissement sur 2022. Les dividendes pourraient baisser avec des premières révisions d’estimations de profits. Les moteurs de croissance se résument à une capacité de générer une consommation soutenue. En Europe, on peut s’attendre à une baisse de 0.5 à 1% de la croissance sur cette année. Les Américains ont vu leurs statistiques Consommation et Chômage prendre des directions opposées. Peut-être que les prochains chèques en distribution auprès des ménages américains pourront aider à préserver un momentum de consommation. Ceci étant dit, positionnons nous en observateurs dans les prochains mois de cette tendance de fin de 1er trimestre.
En sortant du discours de guerre latente régionalisée dans un futur incertain et si nous en tenons à la lecture des indicateurs, inflation notamment, nous ne sommes pas dans une zone de confort. Une accélération de toutes les composantes de l’indice est bien réelle : alimentation, services et donc prix industriels. La France avec un indice de 4.5% dernièrement publié nous donne la chair de poule. En Europe, l’indicateur « inflation » atteint 7.5% en mars, ce qui est un niveau jamais atteint depuis 1997! Oui, la consommation sera affectée immédiatement et durablement si la situation énergétique et approvisionnement général ne s’améliore pas en 2022. Le coup de pouce du gouvernement avec une hausse du SMIC de 2.4% peut paraître bien faible compte tenu des circonstances décrites. Et la courbe de taux ne peut que se « pentifier » de nouveau avec un 10 ans OAT au-dessus de 1% à court terme et un T-Bond proche de 2.50%. Chaque investisseur en comprend les conséquences immédiates : la valorisation des actions devrait être impactée négativement et pour l’ensemble de cette année sans parler des dégâts majeurs sur le marché obligataire, prévisible depuis le dernier trimestre 2021. Les banques centrales sont dans un conundrum assez inédit sur notre ère contemporaine des 50 dernières années : une guerre aux portes de l’Europe, une inflation largement au-dessus du benchmark des 2%, une croissance économique affectée, une sortie non encore assurée d’une crise sanitaire mondiale!
Alors que faire ? nous restons prudents car le scenario central n’est pas à un cessez le feu immédiat. Notre choix se portera sur les défensives et régularité de revenus (santé, utilities, scpi) ; n’augmentez pas votre exposition Actions sur le court terme, préservez les grandes capitalisations qui sauront ajuster leurs dispositifs si ce n’est déjà fait; et sur ce mois d’Avril, les élections présidentielles sont très proches. Elles sont toujours facteur d’incertitude supplémentaire, dans un contexte international cette fois ci dégradé. Soyons citoyens, protégeons notre démocratie, allons voter !
Un dernier point : quand l’inflation remonte, il est bon de se positionner sur une augmentation d’allocation pierre. Je serai le premier à vous accueillir avec Sandrine, Cécile, Jean Lou pour vous projeter sur un achat immobilier. Vous pouvez compter sur nous pour vous dénicher le bien correspondant à vos attentes.
Bien à vous
Yann Noel
Directeur
Agence Immobiliere de la poste
Le pouliguen